Située sur le territoire de la commune de St-Nazaire-sur-Charente, elle porte également, dans les archives, les noms de " fontaine Lupin " où de " fontaine Saint-Nazaire ".
Si, à l’origine, l’aiguade et ses infrastructures annexes ont été édifiées pour permettre l’avitaillement des navires, la fontaine sera par la suite utilisée pour pallier le manque d’eau douce disponible sur certains sites fortifiés (fort de la Rade, citadelle du Château d’Oléron…).
L’ensemble de ce dispositif d’alimentation en eau est relativement complexe et son histoire est ponctuée de mille anecdotes…
Deux sources, situées sur les « hauteurs » de Saint-Nazaire permettent le captage de l’eau.
La source des Morts est voisine du cimetière de la commune (elle porte bien son nom…) et l’on s’apercevra après plus de 200 ans d’exploitation que, du fait de cette proximité, l’eau était bactériologiquement « douteuse »… Heureusement, son débit était trop faible pour engendrer une contamination à grande échelle. Avec l’avènement de la vapeur, la source principale, celle de Font-Pourri, fut dotée d’une pompe pour tenter d’en accroître le débit. Elle était actionnée par une chaudière… à vapeur, dont les restes subsistent devant le petit bâtiment !
L’eau était ensuite acheminée vers les réservoirs au moyen d’une conduite en terre cuite longue de 2 790 mètres et ponctuée de 27 regards.
Elle arrivait dans les deux réservoirs situés au bord de la Charente (à l’origine il n’y en avait qu’un). Le plus récent existe toujours et est aujourd’hui surmonté d’un restaurant (bien sympa du reste). Entre les deux édifices se trouvait le logement du fontainier.
Enfin, le précieux liquide s’écoulait par gravité vers l’aiguade où il pouvait être pompé par les navires.