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 Principe de fonctionnement d’une ligne de torpilles de fond « à double interruption »

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Steph
Admin
Steph


Date d'inscription : 19/07/2010
Age : 51
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Principe de fonctionnement d’une ligne de torpilles de fond « à double interruption » Empty
MessageSujet: Principe de fonctionnement d’une ligne de torpilles de fond « à double interruption »   Principe de fonctionnement d’une ligne de torpilles de fond « à double interruption » Icon_minitimeJeu 19 Avr 2012, 19:21

Bonsoir,

Pour comprendre un peu mieux comment fonctionnait une ligne de torpilles du type de celles installées devant le fort Boyard, par exemple, voici quelques petits schémas et dessins commentés du principe de fonctionnement de tels dispositifs dans les différentes configurations liées à l'évolution des substances explosives utilisées par la marine française.

Principe de fonctionnement d’une ligne de torpilles de fond « à double interruption » Dungeonwire
Cette première représentation, bien que très « imagée », permet de comprendre instantanément la raison pour laquelle ce type de ligne de torpilles est dit « à double interruption ». Cependant, la légèreté des constructions abritant les deux postes de mise à feu prête d’autant plus à sourire que, encore une fois, l’importance stratégique des lignes de torpilles de ce type était de tout premier ordre. Ainsi, dans la réalité, ces postes seront installés dans des positions fortifiées existantes (fort boyard, par exemple) ou dans de solides casemates construites tout spécialement. En revanche, et tout au moins pour ce qui est du 4e arrondissement maritime, les postes d’armement des lignes dites « vigilantes » seront effectivement abrités dans des cabanes en bois (voire à ce propos la plaquette sur le fort Chapus et les défenses du pertuis de Maumusson).
Principe de fonctionnement d’une ligne de torpilles de fond « à double interruption » Dungeonwire
Voici maintenant un schéma de principe et deux modèles de torpilles de fond en fonte, ces documents étant représentatifs des premières lignes édifiées pour couvrir Rochefort (à partir de 1868). Avant tout, il convient de préciser que les torpilles sont directement posées sur les fonds marins, d’où leur nom de "torpilles de fond". À l’observatoire extérieur, situé dans le prolongement de la ligne de torpilles, se trouvait une table de manipulation munie d’un viseur fixe et d’un interrupteur, les torpilles étant reliées en parallèle sur un même câble de ligne. La seconde borne de cet interrupteur était reliée à un conducteur aboutissant à une pile. De cette pile partait un câble desservant l’observatoire intérieur où il était relié à une autre table, équipée elle aussi d’un viseur, mais mobile celui-là, et sur la base duquel étaient repérés les emplacements des torpilles. Cette table était pourvue d’autant d’interrupteurs qu’il y avait d’engins sur la ligne, chaque interrupteur étant lui-même raccordé à la borne libre du dispositif de mise à feu de la torpille correspondante. Il suffisait pour les guetteurs des deux postes de suivre la progression des navires dans leurs viseurs pour déclencher, le moment venu, l’explosion de tel ou tel engin en fermant les interrupteurs correspondant à la position de la cible. Via les câbles, l’électricité était communiquée à des filaments placés dans deux amorces (ce qui permettait de se prémunir de tout disfonctionnement). Ces filaments rougissaient instantanément lorsqu’ils étaient traversés par le courant et provoquaient l’inflammation des dites amorces, inflammation qui était communiquée à la charge explosive de l’engin. Il va de soi qu'afin d'optimiser les résultats, les deux observatoires devaient être reliés au moyen d’une liaison télégraphique. Pour ces premiers « systèmes », on utilisait de la poudre noire. Cette poudre, dont la vitesse d’inflammation était relativement faible, nécessitait de se trouver renfermée dans une enveloppe (appelée carcasse) suffisamment solide pour résister à l’expansion provoquée par les gaz afin de permettre, avant de céder, l’inflammation de la plus grande partie de la charge. On utilisait donc de la fonte pour confectionner ces carcasses et on leur donnait une épaisseur calculée en fonction de la quantité de poudre contenue (8 cm environ pour une charge de 250 kg).
Principe de fonctionnement d’une ligne de torpilles de fond « à double interruption » Dungeonwire
Dans les années 1880, les progrès réalisés par la science permirent certaines modifications simplifiant l’édification et la mise en œuvre des lignes. En particulier, les interrupteurs de mise à feu du poste intérieur (I sur le schéma ci-dessus) furent intégrés aux tables de tir et leur fermeture se faisait automatiquement au fur et à mesure du mouvement de la lunette dans laquelle l’observateur suivait le navire ennemi. On avait également découvert les pouvoirs conducteurs de l’eau et, au lieu d’être relié à un câble desservant toutes les torpilles, le poste extérieur (E sur le schéma ci-dessus) ne comportait plus qu’un tronçon de conducteur aboutissant à une plaque métallique (M sur le schéma ci-dessus) immergée dans l’océan alors que pour "récéptionner" le courant, chaque torpille de la ligne utilisait sa carcasse. On réalisa ainsi de très importantes économies en câbles cependant que, par la suite, la foudre devait être à l’origine de nombreux accidents (devant le fort boyard, par exemple, en 1895)… On remplaça la poudre noire par du fulmi-coton (ou coton poudre) dont l’inflammation était beaucoup plus vive, ce qui permit d’utiliser des carcasses en tôle autrement plus pratique à manipuler que celles en fonte. A Rochefort, ce type de dispositif sera utilisé jusqu’à la Première Guerre Mondiale pour contrôler les passes principales, cependant qu’on conservera très longtemps des carcasses en fonte et des tables de l’ancien modèle pour l’édification, en cas de besoin, de barrages secondaires sur le cours même de la Charente (voir à ce propos le fort Lupin).

Enfin, de nombreuses expériences seront réalisées afin de déterminer la quantité d’explosif à utiliser pour obtenir un résultat optimum et, en général, les charges seront comprises entre 250 et 750 kg, cette quantité variant avec la profondeur d’immersion (un compte-rendu de la direction des défenses sous-marines du ministère de la marine fait état d’une essai réalisé à grande profondeur avec une charge de 2 000 kg !). Leur action devait être dangereuse dans un rayon de 7,5 mètres et, pour déterminer la distance utile à maintenir entre deux engins pour barrer efficacement une passe, on retiendra la largeur moyenne d’un navire cuirassé de l’époque, soit 17 mètres : 7,5 + 17 + 7,5 = 32 mètres.

Très bonne soirée

Steph
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