Steph Admin
Date d'inscription : 19/07/2010 Age : 51 Localisation : Vendée (85)
| Sujet: Point d'appui de Bellegarde Mar 02 Oct 2012, 16:45 | |
| Édifié par des éléments du 80e BAF, le point d'appui est implanté le long de la croupe de Bellegarde, au-dessus de la ville des Glaciers. Sa mission était d’empêcher le contournement de l’avant-poste de Séloge et il était tenu par une section renforcée placée sous les ordres du sous-lieutenant Antoine De Castex. Le PA était constitué d’une demi-douzaine de postes de combat répartie le long de la croupe. Leur organisation était sommaire et seul le PC du sous-lieutenant, installé dans un abri alpin, offrait une protection acceptable. L’abri PC a été érigé dans un mouvement du terrain le plaçant à l’abri des coups directs. Ses extrémités ont été bétonnées et munies de créneaux. Les liaisons avec le bataillon étaient assurées au moyen d’une ligne téléphonique de campagne. De Castex maintenait au PC un groupe de combat qui constituait son élément d’intervention. Le 21 juin, entre deux nappes de brouillard, sa section était aux premières loges pour suivre le déroulement des opérations et la progression des Italiens qui atteignirent le vallon des Glaciers en fin de journée. Le 22 juin, dès les premières lueurs de l’aube, les mortiers italiens entrèrent en action et le PA subit un sévère bombardement. Presque immédiatement, plusieurs hommes de la section furent atteints… Couverts par le brouillard, les éléments d’assaut franchirent le réseau de barbelés et submergèrent les positions une par une. Du fait du manque de protection qu’offraient les postes de combat, notre artillerie ne put intervenir… Trop isolés, certains défenseurs entamèrent un mouvement de repli… Le mouvement fut décelé depuis les lignes françaises et De Castex en fut averti par téléphone. Armé d’un fusil mitrailleur, il quitta son PC pour reprendre sa troupe en main. Mais il était trop tard… Assaillit de toute part, il reprit le chemin de son PC afin de rallier le groupe tenu en réserve. Mais l’abri était vide et le téléphone avait disparu… La rage au cœur, il retourna combattre aux côtés de ceux de ses hommes qui résistaient encore… Debout, le fusil mitrailleur à la hanche, il videra plusieurs chargeurs sur l’ennemi avant d’être touché une première fois. Incapable de servir plus longtemps la lourde arme automatique, il va sortir son pistolet pour continuer à faire le coup de feu avant de s’écrouler, mortellement atteint… Un à un, les derniers défenseurs cesseront le feu et, blessés pour la plupart, ils seront faits prisonniers et évacués vers l’Italie. Alors seulement, notre artillerie ouvrira le feu… L’avant-poste étant lui aussi attaqué, ceux qui se repliaient de Bellegarde descendirent sur la contre-pente en direction des Tufs, où se trouvait la « base arrière » du point d’appui, avant de remonter vers les positions françaises de la LPR. Aux Tufs, donc, un abri alpin avait été construit en 1939 en prévision des travaux de fortification que l’on projetait de réaliser l’année suivante. Il était destiné à abriter pour la nuit les mulets chargés du transport des matériaux de construction. Du fait de son affectation spécifique d’origine, l’agencement intérieur de cet abri est tout à fait particulier. Cependant, la présence du plancher indique qu’il fut finalement reconverti pour une utilisation plus classique. Tout laisse penser qu’à partir du mois de mai 1940, le site fut utilisé pour le cantonnement d’une partie de la section de De Castex. Du reste, on y retrouve plusieurs graffiti. Les Italiens parvinrent jusqu’à l’abri mais le feu des défenseurs les stoppa définitivement quelques centaines de mètres plus loin. Le PC De Castex et l'abri des Tufs | |
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