Approvisionnement en gargousses des pièces d'artillerie

Division du sujet sur le magasin à poudre du fort:
http://www.defense-des-cotes.com/dispositifs-techniques-et-strategiques-f75/fort-de-l-ile-madame-poudriere-exterieure-type-1874-t21.htm#103

RO 204B a écrit:
L'allégation est intéressante et plausible, mais, ce n'est pour l'instant qu'une hypothèse qu'il faudra justifier. En outre, si nous parlons bien de la même chose (une petite flèche sur la photo, STP), n'est-ce pas un peu raide pour une telle voie ?

Bonsoir,
Sujet paticulièrement intéressant!!!!

Y a pas 50 solutions…
Il faut approvisionner en gargousses, de façon régulière, 5 canons de 19 cm qui tirent 2 à 3 coups par minute. Si, à la Prée, il était possible d’utiliser des brouettes (courte distance entre le magasin et les pièces, au nombre de 2), là, ça passe inévitablement par le biais d’une voie ferrée ! Faudrait que je creuse mes archives mais, raisonnablement, on peut estimer le poids d’une gargousse à 10 kg, soit 50 kg par « bordée ».

Le 7 août 1894, l’inspection générale permanente des côtes diffuse un document intitulé : « Note destinée à guider les Officiers d’Artillerie et du Génie chargés de l’étude des installations relatives au ravitaillement des munitions dans les batteries de côte » (avec les majuscules…).

Il y est d’abord précisé que, pour les canons de gros calibre, 6 à 10 coups complets (gargousses propulsives + projectiles) doivent être stockés dans les niches à munitions, près des pièces (aménagements dont ne semble pas être dotée la batterie du fort et sans doute remplacés par le stockage dans les abris-traverses, avec la dotation en obus de chaque pièce, de quelques caisses étanches à gargousses). Ces munitions ne sont pas destinées à l’approvisionnement régulier des pièces ; elles constituent une sorte de réserve éventuelle destinée à parer à une insuffisance ou à une interruption momentanée du service de ravitaillement normal. Le tir est alimenté normalement par des gargousses amenées des locaux souterrains.

La voie est celle de 0.40m avec rail de 4.5 kg ; elle est posée sur le sol dressé au besoin ; le tracé de la voie doit, autant que possible, être horizontal ou peu incliné, de façon qu’un homme par wagonnet suffise pour la traction ; cette condition, dans le cas d’un chargement de 200 kg, limite à 1/20 l’inclinaison des rampes un peu longues et à 1/10 celle des rampes courtes ; au-delà de ces limites, il faut un homme de renfort pour le passage de la rampe. Les tournants qui exigeraient un rayon plus petit que 4 m se font au moyen d’une plaque tournante (ce qui devait être le cas à Madame, si ce que l’on voit sur ma photo est bien l’amorce de la rampe). Dans les batteries qui seraient déjà dotées d’un matériel de 0.5 ou 0.6 m, on peut laisser la voie en service malgré son excédent de puissance.


Bref, à 200 kg par chariot, à raison de 10 à 15 coups par minute, le trajet doit être le plus court possible ! Donc, je suppose que…


A+
Steph

" Je vous joins une photo du fossé où, à défaut de voir des rails, on voit un chemin d'accès à la poudrière à l'endroit que vous évoquez dans votre forum. "